Historique : château

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Historique du château de Bellegarde


Sur les hauteurs du village de Chassignieu se trouve le château ou maison forte de Bellegarde. Cette construction du XVIe siècle est relativement importante, 250 m² par étage sur 4 niveaux y compris les comble. Le premier intérêt de ce bâtiment est son âge. Pour la moitié de la construction, il s'agit en fait de la maison forte construite par Philippe de BELLEGARDE vers 1400 et qui fut habitée par cette famille jusque vers 1500. Elle passa alors dans la famille POISIEU et fut considérablement agrandie (elle a doublé de volume) par Aymar II de POISIEU peu avant 1600. L'agrandissement s'est fait sans détruire les anciens murs qui sont toujours en place. Cela permet ainsi de déterminer les proportions de l'ancienne maison forte toujours intégrée au monument. Les textes rapportent qu'Aymar II de POISIEU prêta hommage au roi Henri IV et reçut investiture en son château en 1598. Suite à tous ces changements l'appellation château est désormais employée. Bellegarde fut acheté par Antoine de PERROTIN vers 1672 et resta dans la famille (à travers la tourmente révolutionnaire) jusqu'au milieu du XIXe siècle. Il fut alors vendu, ainsi que le château du Passage, à la famille DERIEUX qui le conserva jusqu'en 1910. La famille ARNAUD l'acheta et le revendit en 1958 à M. MICHALLET. 


La première fois que l'on voit ce bâtiment, il apparaît un peu massif avec une importante toiture à 4 pans (toiture faite sur un plan rectangulaire) semblant disproportionnée et alourdissant l'ensemble des murs. Eux-mêmes sont formés sur un pan composé d'un corps principal et d'une aile en retour d'équerre présentant un faible débordement. Deux tourelles encadrent sa façade Sud qui est restée intacte. Sa façade Est, intacte, est restée très belle avec ses fenêtres à croisée à 1 ou 2 meneaux. La façade Ouest a subi des agrandissements sur 3 des 10 fenêtres. La façade Nord est intacte, certaines fenêtres sont murées mais visibles. Une fenêtre à meneau est également murée mais son ossature est en place. Une autre fenêtre à meneau est protégée par une impressionnante grille. Par une étude plus détaillée, il est possible d'approcher plus précisément ses proportions d'origine. Il reste la preuve que la toiture était posée 80 cm plus haut, qu'elle ne pouvait être de plan rectangulaire, donc elle présentait un retour de toiture sur son aile et qu'entre les tourelles, alors en encorbellement (c'est-à-dire suspendues sans aller jusqu'au sol), la toiture n'offrait qu'une demie coupe (un demi-pan de toiture), cela permettait d'avoir un mur de renfort plus haut entre les tourelles et aidait ainsi à leur stabilité. Dès l'entrée, la qualité de la porte à clous, est étonnante. Elle est surmontée d'une bretèche (logette rectangulaire percée au sol surplombant la porte et permettant ainsi de la protéger contre l'assaillant). Derrière cette porte, un très intéressant escalier attire l'attention. Il est à double révolution tournant sur deux noyaux rectangulaires encadrant les paliers (l'escalier est comme doublé, ce qui fait qu'une personne qui monte n'est pas gênée par une qui descend vu qu'elles ont chacune une volée d'escalier à disposition, mais elles se retrouvent sur les paliers communs). A l'étage, il reste le témoignage des fenêtres, volets intérieurs et targettes d'époque. Une porte conserve les armoiries de la famille POISIEU. Les sept cheminées, dont trois remontent à la construction d'origine, sont toujours en place. Les plafonds qui restent sont du type classique "à la française". Toutes ces constatations révèlent un certain "standing" de l'époque et un souci d'élégance ayant motivé la construction. 


Ce bâtiment qui a traversé plus de 5 siècles et a vu naître la commune et a été la première mairie de Chassignieu a bénéficié d'un classement aux monuments historiques. Voici quelques dates marquantes qui ont marqué cette démarche : En novembre 1965, l'agence de Grenoble des Bâtiments de France fait un rapport dans le cadre du recensement des Edifices Anciens de France. Dans les années 90, après avoir fait une visite sur place, l'architecte en chef pour l'Isère des monuments historiques fait un rapport favorable au classement de la totalité du bâtiment. Le 19 novembre 1992, la commission régionale du patrimoine historique, archéologie et ethnologique de la région Rhône-Alpes demande le classement du monument. Le 7 janvier 1993, la commission régionale du Patrimoine demande elle aussi le classement du monument. Le 20 janvier 1994, un arrêté portant inscription sur l'inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques du château de Bellegarde à Chassignieu (Isère). Le 12 septembre 1995, la commission supérieure des monuments historiques donne son accord au classement. Et c'est le 24 juin 1996, par délégation de Monsieur le Ministre, le Directeur du Patrimoine signe l'arrêté de Classement Monument Historique en totalité du château de Bellegarde.